Au premier semestre 2012, sera votée la loi autorisant le
mariage et l’adoption pour les couples homosexuels.
Au-delà de l’importance de cette loi, il est intéressant de
voir combien cette loi cristallise les passions. Opposant ceux qui prônent le
modèle judéo-chrétien de la famille à ceux qui n’en ont aucun. Car si de nos jours,
la famille reste avant tout un homme + une femme+ des enfants ; elle ne se
résume plus à cela. La palette des possibilités s’enrichie au fil de
l’évolution de notre société.
Mais il y a un moment où il faut savoir se détacher de son
éducation religieuse et aborder la question sous un angle logique.
En 2011 (source Wikipédia), le nombre d’enfants naissant
hors mariage était de 55,8 %. De plus, le nombre de pacs n’a cessé d’augmenté
depuis 2004 ; avec une nette
diminution en 2011 (source centre d’observation de la société). Exit donc le
sacrosaint modèle judéo-chrétien.
Personnellement, vous m’auriez demandé il y a deux ans si
j’étais favorable au mariage homosexuel ; j’aurais dit non. Et répondu
qu’il existe le pacs. Reposez-moi la question aujourd’hui, je dirais que j’y suis
favorable. Pourquoi un tel revirement. Une évidence s’est imposée à moi.
Que dit notre constitution (texte extrait sur le site
de l’assemblée nationale) :
Le peuple français
proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux
principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la
Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution
de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de
l’environnement de 2004.
Article 2
La devise de la
République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et
pour le peuple.
Extrait de la Déclaration des Droits de l’Homme :
« Les hommes naissent
et demeurent libres et égaux en droits.
Il n’est pas précisé tout être humain hétérosexuel. Ne
serait-ce que par la stricte application de cet article, la loi devrait déjà
être appliquée. Mais bon, cette déclaration des Droits de l’Homme a été rédigée
en 1789 et les femmes n’ont eu le droit de vote qu’en 1944. Certaines choses
prennent du temps.
Quant à l’adoption, je suis évidemment pour la permettre à
des couples homosexuels. Ne serait-ce
pour protéger tous ses enfants naturels ou adopté, n’ayant aux yeux de
la loi qu’un seul parent. Qu’arriverait-il en cas de décès du parent
légal ? Et aux arguments sur le danger pour la santé psychologique de ces
enfants élevés par des parents homosexuels ; je répondrais que nous
n’avons pas assez de recul. Et pour moi, évoquer le principe de précaution est
un argument hypocrite.
Pensez-vous qu’il vaille mieux être élevé par un père et /ou
une mère qui vous battent et /ou abusent de vous. Dans ses situations, nous
connaissons quels sont les dégâts psychologiques.
Devrait-on séparer un enfant du seul parent qui l’élève
(décès ou abandon d’un des parents) sous prétexte qu’il n’a pas un père et une
mère.
Les pédopsychiatres parlent de référent maternel ou
paternel. Un enfant trouvera toujours dans son entourage les personnes lui
permettant de se construire.
Et à tous ceux qui craignent que ces enfants deviennent
systématiquement homosexuels, je leur répondrais : dans ce cas,
l’homosexualité ne devrait pas exister.
Un enfant a besoin d’amour (correctement dosé) pour grandir.
De rien d’autre.
Personnellement le mariage ce n’est pas ma marotte. Je me
suis pacsée il y a 4 ans et cela me convient très bien. Mais je comprends que
cela soit celle d’autres personnes. Et je ne vois pas pourquoi on devrait l’interdire
à une partie de la population pour prétexte de son orientation sexuelle. Cela reviendrait
à dire que la population homosexuelle en France n’as pas les mêmes droits que
la population hétérosexuelle.
La société évolue, les mœurs également (sans vouloir faire
de jugement moral). L’abolition de l’esclavagisme en est le parfait exemple. Né,
il y a plus de 2000 ans ; il est interdit de par la loi dans tous les pays.
Ce qui fut normal autrefois, ne l’est plus
de nos jours.
Le monde change, veillons
à ce que cela soit dans le respect de la liberté de chacun.